Départ de la Mine des Grisebarbes

40 ans. Cela faisait 40 ans que Bori travaillait ici, forgeant armes, outils et bijoux pour les nains de son clan. Mais l'or ne rentrait pas dans ses caisses. Du moins pas suffisamment. Il était quand même aisé, même riche, -le clan des Grisebarbes étant l'un des plus riche de Hindjöll-, mais cela ne suffisait pas. Son armure était prête maintenant. Cette cuirasse allait l'aider dans sa quête de richesses sur les routes. Toute sa famille, son clan résidait ici. Mais sa décision était faite depuis un moment déjà. Il se rendait dans la ville de Thorsborg pour tenter sa chance en tant qu'aventurier, comme son frère Thorvald, de 13 ans son aîné. Et puis ensuite, direction le sud, vers la barrière.
Fourrant ses dernières affaires dans son gros sac de voyage, passant en revue ses armes et son armure, Bori repensa à ces dernières années. Il avait vendu énormément d'articles divers, mais toujours pour des aventuriers de passage, qui lui contaient leurs aventures et finissaient toujours par sortir leur impressionnante bourse, pleine d'or, pour le payer. Ses yeux restaient fixés sur cette bourse, et il rêvait des richesses disponibles sur les terres lointaines.
Il passa sa cuirasse et attrapa sa hache, mis son sac sur son dos et se rendit dans la grande salle commune, où trônait le chef du clan des Grisebarbes, Rune Grisebarbe. Il le salua, et lui demanda la parole.

Rune Grisebarbe : Ainsi, tu t'en vas, mon cher Bori ? Tu as décidé de te lancer à la poursuite de ton frère ? Enfin, je t'ai préparé une bourse de chiantos et acheté une carte de Thorsborg au village voisin.

Bori : Merci, mais je ne prendrais pas la carte. Je suivrai l'odeur des Skavens qui trembleront devant ma hache !

Es-tu sûr de ne pas vouloir la carte ?

... Oui, c'est vrai que ça serait mieux. Je vais la prendre. Et merci pour les chiantos ! Allez, à une prochaine fois les gars !

Les nains qui étaient présent le saluèrent, et Bori s'en fut hors de la mine. Le soleil, caché par un couvercle de nuages, peinait à envoyer ses rayons jusqu'au sol, et l'herbe était gelée. Marchant d'un bon pas, Bori atteint l'un des villages voisin en fin d'après midi. Cela lui prendrait un jour de marche de plus pour se rendre au village côtier.
Pressé, Bori ne s'arrêta qu'une heure ou trois à la taverne, histoire de recharger sa batterie en bonne bière venant des collines naines. Il repartit d'un bon pas, ne s'arrêtant qu'à la nuit tombée pour bivouaquer. Il dormit d'un sommeil lourd, heureusement protégé de la pluie fine qui tomba pendant la nuit par un grand chêne.
Il ne restait qu'un jour de marche, mais il quittait ses collines rocheuses familières pour entrer dans la zone de collines des Skavens, agglutinés autour du village qu'il venait de passer. Il ne pourrait pas y couper, il fallait juste qu'il se maîtrise pour ne pas sortir sa hache dès qu'un de ces hommes rats se montrerait agressif.

Après quelques heures, Bori déboucha sur une petite dépression, dans laquelle trois personnes combattaient avec acharnement un groupe de skavens noirs, étranges cousins des skavens communs, et plus aggressifs. Arrivant dans le dos des hommes rats, Bori eut l'avantage de la surprise, ce qui lui permit d'assommer un premier skaven et d'en tuer un autre de sa hache. Mais son attaque eut aussi par effet, malheureusement, de surprendre le groupe, et l'un d'entre eux, un homme, fut désarmé et eut la gorge tranchée par un petit assaillant.  Du revers de sa hache, Bori assomma un deuxième homme rat, faisant fuir la demi douzaine d'hybrides qui restait. Le chef de la bande, tout en s'enfuyant, lança une pique derrière lui, qui atteignit un homme à la poitrine. Déjà blessé par l'échauffourée, il succomba à ses blessures. La menace passée, Bori se dirigea vers l'elfe, le seul survivant, et lui demanda si il était sain et sauf. L'elfe acquiesça et, apparemment désorienté par la mort de ses amis, s'en fut sans autre forme de dialogue. C'est quand même bête de laisser autant de matériel dans la nature, se dit Bori, et ramassa ce qu'il pût sur les corps des hommes tombés au combat. Dans le sac, posé non loin du combat, de l'un des hommes, il trouva de la viande séchée, qu'il s'empressa de consommer. Rassasié et content d'une épée qu'il avait trouvé, il continua sa marche vers le village côtier.

Arrivé au village, il se rendit au marché, et tira quelques pièces de l'épée, puis alla chercher un capitaine qui partait pour Thorsborg. Il avait de la chance, le seul capitaine ayant ses deux yeux, ses deux bras et ses deux jambes appareillait le lendemain. Il alla se loger à la taverne, dépensant les pièces qu'il venait de gagner. Lassé de ce voyage en autarcie, il provoqua une bagarre dans la taverne en traitant le gros homme assis au bar de sac à vinasse et lui cassant un fût sur la tête, jugeant qu'il ennuyait tout le monde avec ses discours d'ancien capitaine à la retraite se plaignant de la jeunesse d'aujourd'hui. Le nain alla se coucher en esquivant un tabouret qui partait vers l'unique fenêtre de la taverne.

Le grand jour arriva. Bori monta pour la première fois sur un bateau, découvrit qu'il était malade en mer, et subit les interrogations du capitaine sur le fait étrange qu'il n'y avait aucun vent, pas de vagues et que ce nain soit toujours malade. Il cassa la rotule d'un matelot qui fit la remarque anodine que les nains étaient faibles, et plus personne ne fit de remarque importunes à son sujet. Après avoir traité l'équipage de minables et d'imbéciles en arrivant au quai, il fut jeté du bateau sans ménagement quand il touchèrent terre. Le capitaine, voulant venger son camarade privé d'une rotule, se concentra et tenta d'envoyer une rafale d'énergie verdâtre vers Bori. Sous le regard peiné du capitaine, l'amas d'Ener passa sur la gauche de Bori et ce dernier répliqua en le traitant de vieille loutre puante et dégarnie.

Mais enfin... il était arrivé à Thorsborg, et c'est ici que les aventures commenceraient.